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[ Prusse & Autriche ] La guerre de succession d'Autriche 1740-1748

 
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MessageSujet: [ Prusse & Autriche ] La guerre de succession d'Autriche 1740-1748 [ Prusse & Autriche ] La guerre de succession d'Autriche 1740-1748 EmptyMar 7 Avr - 12:40






"
An empire's fall in just one day
You close your eyes and the glory fades
Ready, aim, fire, ready, aim, fire away

"



Citation :
"Messieurs,

Dans le cadre de la recherche et de votre cursus scolaire, vous êtes convoqués à une quête du Projet Revival, salle PR, à 13h Mercredi 8 Avril. Mr Gilbert Beilschmidt, Mr Roderich Edelstein seront dispensés du cours de Mathématiques ce jour.

Vous serez encadrés par un professeur disponible à cette heure.

L'intelligence artificielle vous donnera les détails de votre mission sur place.

Cordialement,

L'administration."

[L'intelligence artificielle est là pour vous accueillir, il a le teint frais et réveillé aujourd'hui, toujours sa barbe mais ça, on ne lui retirera pas, sinon qui serait-il sans ?
Il vous explique les mesures de sécurité et ce qu'est votre mission aujourd'hui.  ]


Bonjour.

Veuillez prendre en compte les mesures de sécurité indiquées sur le règlement.
Si vous êtes malades, fatigués, blessés, ou autre, veuillez le préciser à votre professeur qui décidera ou non si vous êtes aptes à travailler.
Vous serez notés à la fin de cette mission.

Installez-vous sur les couchettes et placez votre tête et votre bras dans les zones appropriées.
L'écran sur votre gauche vous indique la date à laquelle vous allez être envoyés.

[L'écran affiche "1740 à 1748. Europe. Silésie. "]

Votre mission consiste à assister à la guerre de succession, et de nous transmettre à la fin l'effectif des pertes.

[ http://www.histoire-fr.com/bourbons_louis15_4.htm]

La synchronisation commencera dans trois... deux... un....




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MessageSujet: Re: [ Prusse & Autriche ] La guerre de succession d'Autriche 1740-1748 [ Prusse & Autriche ] La guerre de succession d'Autriche 1740-1748 EmptySam 18 Avr - 13:32


Ces sessions étaient censés être une opportunité d’apprentissage…entre autres. C’est pour cela qu’il était affreusement tenté d’écrire à ses professeurs pour leur expliquer qu’il était impossible pour tout élève un tant soit peu sérieux d’apprendre quoi que ce soit avec Prusse dans la même salle…ou le même projet…ou, dans ce cas-ci, pire encore…le même souvenir historique. Roderich avait grimacé en recevant la lettre et résisté fort à l’envie de la rouler en boule, plutôt que de la ranger sagement dans son classeur parmi un amoncellement de papiers en désordre. Urgh. Ce type. Parfait. En plus il avait appris qu’il avait réussi à charcuter une autre session précédemment avec Er—avec Hongrie. Et il ne savait pas de quel souvenir il s’agissait mais il n’avait aucun doute que c’était la stupidité du prussien qui devait être mise en cause. Alors certes, il y avait eu un…calme dans leurs relations pour le moins glaciales. Presque un accord. Mais de là à être heureux de passer quelques heures dans un miasme historique avec lui…pas question. Il était arrivé en avance (autant en finir le plus rapidement possible) et attendait les bras croisés, d’un air relativement neutre. Il n(allait pas non plus révéler à quel point il craignait de tomber sur quelque chose de…douteux. Un souvenir en particulier venait à l’esprit. Oh Gott non, Edelstein, n’y pense pas sinon il se réalisera.

En s’allongeant sur la couchette après avoir dû supporter l’arrivée de l’albinos ainsi que le discours en boucle de l’intelligence artificielle, Roderich essaya de se raisonner. Allons bon.

1740 à 1748. Europe. Silésie

Silésie… ?

Ah non… ! Pas la Silésie… !


Il manqua presque de se relever en sursaut de la couchette comme pour protester, s’indigner, mais c’était désormais trop tard et il n’avait guère le choix, se calant dans sa couchette avec une expression obstinément stoïque. Oh non, il ne donnerait pas au prussien le plaisir d’une expression d’horreur ou de gêne en devant supporter cet épisode. Et il ne lui ferait pas l’honneur de tourner la tête afin de lorgner son expression – il s’imaginait bien sa satisfaction ridicule, son petit air vindicatif. Roderich serra les dents, rouge de fierté et de colère, se forçant à fermer les yeux…
Cette colère d’amour-propre heurtée bouillonnait encore en lui alors qu’il ouvrait les yeux, accompagnée d’une fatigue soudaine et accablante. Las. La perspective de ce combat le rendait à la fois perplexe et agacé.
Allons bon. Prusse s’opposait à la succession de Marie-Thérèse d’Autriche au trône autrichien sous la prétention hasardeuse qu’une jeune femme de 23 ans n’était point faite pour régner… Il fixait son portrait miniature de Marie-Thérèse son visage serein mais ferme auréolé de cheveux blonds, avant de refermer le médaillon et le remettre autour de son cou pour qu’il tinte en accord avec son crucifix. Après tout, l’état et l’Eglise étaient faits pour être côte à côte. C’était une certitude. Sa mission était divine. Catholique. Tout ce qui était Catholique et contraire à la volonté divine de ses empereurs était mauvais et devait être éliminé. Amen. Il marmonnait une prière en latin, le sens était perdu mais les paroles demeuraient. C’était un mantra mécanique et réconfortant à la fois qui passait dans sa tête, depuis la Guerre de Trente Ans, celle qui avait poussé le fanatisme religieux à persécuter les protestants de son Empire, à démolir encore davantage les consolidations d’un Empire censé vivre de son multiculturalisme…à s’entêter dans la glorification des Habsbourg comme représentants divins sur terre, à un point déconcertant. Autriche le savait bien au fond : il commençait à être dépassé… Et alors qu’il s’épanouissait chez les musiciens et les artistes de sa belle capitale, louait leurs innovations et la beauté qu’ils créaient, s’enivrait de leur vin et de leurs belles paroles, il faisait la sourde oreille face à cette rigidité politique. Il reprit le médaillon et fixa un instant son reflet ; quelques traits parcouraient son visage, traits de fatigue, traits de…de vieillesse… ? C’était presque imperceptible à moins d’observer de près…Mais comment était-ce possible… ? Il y a à peine un demi-siècle, il était encore un adolescent bravache, arrogant. Au moins il avait grandi. Il essaya d’étouffer la voix pernicieuse dans sa tête.


Grand oui, mais pas plus fort.


Mais à quoi bon devenir plus fort quand on avait la force de ses territoires, de ses alliances… ? Face à une puissance culturelle, politique…la puissance militaire n’était-elle pas obsolete ?

…La sienne l’était en tout cas. Et son gouvernement, tout comme lui, n’avaient pas envie de s’en charger.

Les temps changeaient mais chez lui la monarchie baroque, lourde de vénérations et de corruption, à la senteur d’encens et le sang noble, battait encore son plein...ou battait faiblement de l’aile, dépendant de la manière dont on l’envisageait. L’autrichien revêtissait son uniforme militaire d’un blanc resplendissant auxquelles s’accrochaient encore quelques décorations, et ne se rendait même plus compte de l’absurdité d’un tel accoutrement, lui qui avait commencé sa vie en tant que frontière défensive pour les armées de Charlemagne…toujours en première ligne, le visage sale et le nom du Christ et de Charlemagne aux lèvres pendant qu’il oubliait lentement mais amèrement ses dieux Celtes auxquels il priait d’habitude avant le combat. Conçu pour se battre.

Maintenant…. ? Il regardait son armée impériale et bigarrée de soldats de nations différentes sous son égide, tous de blancs vêtus, avec leurs tactiques un peu anciennes et leur équipement certes un peu plus vieux, et se demandait simplement si ils pouvaient en finir avec cette guerre avant l’arrivée de la nouvelle saison d’opéras. Il n’avait pas envie d’être là…pas envie de se salir les mains. Une guerre, encore, au 18ème siècle ! C’était d’une…barbarie ! Surtout contre un insolent petit royaume… quelle insulte pour lui!

Prusse. Si leurs chemins avaient dû se croiser auparavant Autriche n’avait pas prêté une grande attention à cette nation germanique qu’il envisageait comme un petit royaume désuet sans grand intérêt. Or on lui murmurait de se méfier. Que ce Fréderic II de Prusse au pouvoir possédait une stratégie militaire redoutable et une armée immense. L’autrichien grimaça de douleur et de lassitude mêlée de colère. Mais pour qui se prenait-il ?! Le « peu de légitimité » de son impératrice n’était qu’une excuse pour envahir ses régions…la Silésie, par-dessus le marché, riche région minière et point pour ainsi dire…vital de son économie. Depuis l’invasion en décembre de 1740 il sentait les ravages de l’armée prussienne, et ressentait avec frustration la lenteur avec laquelle il s’était mobilisé. Non, le territoire autrichien était trop immense et son armée trop disparate pour la mettre en place dès cette attaque initiale…aussi avaient-ils seulement commencé à se mettre en marche au printemps. Oui, cela avait été…lent, un peu stagnant au départ…mais assurément la vision des troupes impériales et leur force de frappe donnerait à ce m’a-tu-vu en quête de gloire une petite leçon. La bataille de Mollwitz ne faisait donc que commencer, en avril 1741. Et malgré la droiture dignifiée de l’autrichien il se sentait déjà las.

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MessageSujet: Re: [ Prusse & Autriche ] La guerre de succession d'Autriche 1740-1748 [ Prusse & Autriche ] La guerre de succession d'Autriche 1740-1748 EmptyLun 4 Mai - 22:02

      C'était décidément une merveilleuse journée de printemps.  Gilbert s'éveilla motivé ce matin, et pourtant un peu blasé.
L'avant veille il avait reçu en cours, une convocation en session PR. Il commençait à apprécier l'exercice qui consistait à réveiller les souvenirs de la Prusse gravés quelque part en lui. Et ce malgré les quelques échecs cuisants ou autres souvenirs ô combien désagréables -pour le pas dire horrible- comme celui qu'il avait partagé avec Hongrie en début d'année.
Malgré tout, il gardait confiance en ce qui pouvait concerner celui qu'il allait devoir revivre aujourd'hui. Bien quelle soit avec l'Autrichien. Ou plutôt, surtout parce qu'elle était avec lui.

La matinée s'écoula à une lenteur affreuse. La session commençait à 13h, mais Gil prit tout de même le temps d'aller manger un morceau à la cafétéria, avant de se rendre à la salle aux allures de laboratoires futuristes. Il était donc légèrement en retard. Rodrich était, bien évidemment, déjà là, tentant d'être aussi sérieux que le professeur présent pour l'occasion.
L'albinos  s'installa sur l 'assise aux trois quarts métallique et laissa l'équipe s'occuper des ''branchements'' nécessaires au bon déroulement de la session. L'écran en face d'eux s'alluma enfin pour afficher le visage du vieil homme fictif qui leur dicta la procédure habituelle. Puis s'affichèrent à l'écran dates et lieu du retour dans le passé.

''1740 à 1748. Europe. Silésie.''

Évidemment. Gilbert ne put retenir un sourire en coin en regardant l'écran, puis son Némésis, qui tentant de garder contenance.  ''Répertorier les pertes des deux camps.'' Facile. Tout comme il serait facile de faire bouffer la poussière à cet Empire prétentieux avec une gamine doublée d'une merdeuse à sa tête.
La transition se fit en un clin d’œil. Littéralement.  Gilbert rouvrit les yeux, le vent hivernal frappait son visage alors qu'il contemplait devant lui les futures ex-terres autrichiennes. À ses côtés, ce bon vieux Fritz -quoique tout jeune encore. Que rêver de mieux  pour une invasion ? Prusse savait aussi bien que son Roi, que ce flemmard baroque n'oserait même pas pointer le nez dehors de son Palais, que ce soit pour affronter le froid ou  l'armée Prussienne -les deux devaient le faire trembler tout autant, soyons honnêtes.
Non, Monsieur était bien mieux au chaud avec son stupide violon, à boire du thé en écoutant Mozart en faisant des tresses à sa pseudo Impératrice.

L'invasion en fut presque aussi ennuyante que facile. Mais Prusse n'allait pas s'en plaindre, pas plus que son Roi. Autriche pouvait bien rester planqué à Vienne, à compter sur ses alliances qu'il pensait sincèrement être son bouclier absolu. L'albinos le ramènerait bien vite à la réalité lorsqu'il écrasera de sa semelle boueuse, la joue de son adversaire, lui collant en plus de cela, sa lame sous la gorge.
Même ces habituels précieux alliés, France et Espagne, s'étaient ralliés à la cause prussienne, sous les couleurs du Royaume de Prusse, pour écraser ce type à l'orgueil presque aussi pompeux que celui de l'albinos.

Ce n'est qu'à l'arrivée des beaux jours, et alors que l'armée prussienne occupait déjà la majeure partie de la Silésie, que l'Empire qui se croyait si grand daigna lever le cul de son trône pour venir faire mine de se battre.

Nous sommes le 10 Avril et aux portes de Mollwitz, l'Autrichien et son armée ont rattrapés les troupes prussiennes au nord de la province et coupe désormais les communications et approvisionnements entre l'armée prussienne et son Royaume. Et cela fait ils semblent se reposer sur leurs lauriers.
Et c'est furieux et pressé que le jeune Roi Frédéric II envoie un bataillon d'infanterie et un de cavalerie réveiller les autrichiens, et ce malgré l'avis mitigés de Prusse, soutenu par son  feld-maréchal, Schwerin.
Les soldats prussiens, avec l'albinos à leur tête, profitent du brouillard matinal et de la neige encore présente en un épais manteau, pour pouvoir s'approcher un maximum.
Autour il n'y a que les bruits de la nature et la neige qui s'écrase en un doux bruissement sous les pas silencieux de l'infanterie. Le premier coup de feu éclata, et alors que les soldats attaquaient le camp autrichien, Frédéric II voyait déjà sa victoire. Mais comme l'avait redouté l'albinos, ça n'allait pas être aussi facile, le soleil levant tapant sur la neige les éblouissaient, cette dernière posée en épaisses couches, ralentissait leurs mouvements, pour avancer comme pour se replier si besoin et le brouillard d'abord avantageux devenait vite un handicap.
L'infanterie Prussienne était à la limite de perdre ses moyens, mais si son jeune Roi n'avait pas encore eu l'occasion de connaître les guerres, Prusse lui les connaissait et il ne les connaissait que trop bien.
Autriche et ses hommes enfin réveillés (à 13h), il devint compliqué de repousser les contre-attaque de sa cavalerie, surtout il était trop tard. Les cavaliers ennemis avaient brisé l'aile droite de la défense prussienne et avaient profité de cette brèche pour foncer à travers l'infanterie. Le Prussien ordonna le repli de son Roi, encore trop novice bien qu'enthousiaste à l'idée d'écraser l'Autriche. Alors qu'il continuait de couvrir ses hommes, Prusse marchait à reculons dans la neige, bien trop lentement, pour abattre encore quelques cavaliers de l'Empire ennemi.

Quatre... cinq... six.... il les comptait, un à un, tous ceux qui tombaient sous ses balles il les comptait. Pourtant, il ne comptait pas les points, quoique... il ne savait pas vraiment pourquoi il se sentait le besoin de les compter, mais il notait précieusement dans son esprit le nombre qui croissait à mesure que les minutes défilaient.  Dix... onze...
Mais malheureusement pour le petit Royaume, le nombre semblait plus grand pour son propre camp et ça ne ralentissait pas vous les frappes autrichiennes. Prusse le voyait bien, cet être arrogant et stupide qui se tenait en haut de son cheval, loin de la boue, de peur de tâcher précieux uniforme immaculé. Ça lui donnait la rage. Son air condescendant, suffisant et satisfait il allait pouvoir se le mettre où il pense.

Gilbert gardait confiance, en lui, en ses hommes. Il les connaissait et son armée était comme sa famille, chaque homme présent aujourd'hui avec lui il en connaissait au moins le nom. Et c'était à son sens le plus important.
Spontanément, alors que les chevaux de l'armée d'Autriche forcent maintenant les deux lignes prussiennes, les soldats de l'albinos suivent leur mouvement de la pointe de leurs canons, bien plus modernes que ceux de l'ennemi. Les coups de feux les uns après les autres, font tomber les hommes d'Autriche.

La neige immaculée se teinte de boue et de sang. Le manteau lisse était torturé par les pas des hommes et des chevaux, et les corps qui tombaient au sein de son corps doux et glacial. La chute d'un seul suffit enfin.
Il s'était avancé dans le viseur du Prussien et ce dernier l'avait reconnu, le général Römer. Et d'une balle dans la tête il l'achève, provoquant l'épouvante dans les rangs autrichiens. Les soldats confus semblent se perdre, comme s'ils se réveillaient soudainement d'un rêve et se retrouvait là sans trop savoir pourquoi. La petite victoire de l'albinos lui enflamme le corps et l'esprit. Un sourire mauvais et fier habille ses lèvres gercées par le froid.
Il le sent, même si le combat est loin d'être terminé, cette bataille il l'a gagnée, et la Silésie est sienne.
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MessageSujet: Re: [ Prusse & Autriche ] La guerre de succession d'Autriche 1740-1748 [ Prusse & Autriche ] La guerre de succession d'Autriche 1740-1748 EmptyDim 12 Juil - 0:26

Il pensait que cela ne serait qu’une formalité, que l’armée prussienne serait facile à mater, sa verve guerrière tuée dans l’œuf par leur manque d’approvisionnement.
Il connaissait ces jeux de patience et d’épuisement, connaissait leurs deux aspects, lui qui avait connu le siège de Vienne par un autre vieil ennemi, l’Empire Ottoman. Mais à l’abri de sa tente, fixant d’un air froid et colérique les cartes qui s’étalaient devant lui, il le savait…l’autre allait craquer. D’après ce qu’il voyait, ni le prussien ni son roi au sang chaud ne désiraient attendre patiemment ou battre en retraite la queue entre les pattes. Cette certitude lui fut confirmée plus violemment qu’il ne le pensait, avec un premier coup de feu dans la neige du matin qui enveloppait son camp d’une brume froide. A peine avait-il le temps de réaliser qu’il était trop tard que déjà le moment critique était passé, et ces instants avant le lever du soleil coïncidant avec l’attaque surprise s’avéraient soudainement en leur défaveur alors que celui-ci pointait ses premiers rayons, les aveuglant en retraite. Et heureusement. Car si le camp était dans le brouillard la tête de l’autrichien l’était aussi. Maladroitement et hâtivement une ligne de défense s’établit mais il le sait bien…sans l’avantage de la neige les ennemis auraient eu le leur.

Ils n’étaient pas alertes et prêts à répliquer avant le début de l’après-midi. Mais la colère bouillonnait en lui, dissipant son ennui. Pensait-il qu’il était aussi facile de le battre ? Avec une lâche attaque surprise dans la neige ? C’était SON territoire. Même après le parquet et le velours de Vienne, il le connaissait encore, tout comme le cheval puissant qui foulait le sol puissant avec impatience. Un destrier blanc pour un uniforme encore pur et sans tâches, dans une neige éblouissante qui serait bientôt entachée de boue, de sang. La fureur du vent alors que la cavalerie se lançait le grisait alors que sa concentration s’accentuait comme une dague glaciale dans un écrin de velours. Ses cavaliers se brisaient dans les rangs, brisant cet élan arrogant. Il esquissait une grimace vindicative et hautaine.

Ces inconscients – si certains de leur élément de surprise, ils reculaient désormais comme un duelliste piégé dans un coin. Le désir de combattre, c’est celui qui l’avait vu naître, vulgaire région frontalière au service du royaume de Charlemagne, bouclier de la couronne de ce qui allait devenir la France. Oh comme les temps avaient changé. Celui-ci était devenu son rival depuis bien longtemps, relation empoisonnée à coup de jeux de pouvoirs et de mariages davantage faits pour se surveiller l’un l’autre, maintenir une fragile hégémonie. Mais cela faisait déjà plusieurs générations depuis que sa belle et austère Anne d’Autriche avait pu assurer son emprise de régente sur le trône français. Et maintenant ce pleutre rejoignait l’alliance de ce prussien présomptueux…tout comme l’Espagne. Traître.
Lâche.
Désespoir naïf de pays qui pouvaient jadis se considérer à son niveau.

Qu’ils viennent donc ! Il serait prêt. Il connaissait leurs faiblesses. Ce n’était malheureusement pas le cas pour cet insolent qui le prenait en joue.

Il regardait les cavaliers qui avançaient et abattaient fièrement et cruellement sur leur passage, et sentait son cœur se gonfler du venin de la victoire. Certains tombaient sous les coups de feu mais la cavalerie ne s’arrêtait point dans sa lancée déterminée. Qui que vous soyez, l’Empire se souviendra de vous. Vous serez glorieux ad vitam eternam. Il ne prêtait pas attention au nombre de prussiens qui chutaient sous le coup des balles ou achevés par un coup d’épée incurvé, sifflant dans le vent froid. Ils étaient trop peu…pathétique. Non, cela ne valait même pas la peine de les compter. Ils étaient proches, si proches de percer les lignes principales. Il pouvait le voir ce freluquet impatient, ses cheveux blancs et ses yeux rougeâtres qui s’acharnait mais en vain…en vain…Alors que soudainement un bruit assourdissant effrayant son cheval, retentissait à ses oreilles comme une onde de choc.

Il ne comprenait pas. Comment avaient-ils pu préparer les canons aussi vite ? Et tirer avec autant de précision dans cette avancée si rapide ? Il était pris de court. Et il savait avec horreur que cela se ressentait autour de lui dans les cris et les hennissements d’hommes et de créatures bouleversées au sol, achevés dans un nuage de poudre. Une silhouette puissante et déterminée surgit à sa droite avant de se lancer avec lui dans le chaos. Le général Römer. A peine sa présence a-t-elle le temps de lui donner un nouvel espoir qu’à peine ce sentiment est abattu, cédant à la panique alors qu’il voit l’éclaboussure du coup fatal à la tête, voit la satisfaction de cette vermine de prussien, le baril encore fumant, alors qu’autour de lui la détermination fait place à la peur et la confusion. L’autrichien ne sait pas, ne sait plus, pâlissant d’un air désemparé. Continuer à charger en dépit des canons ? Battre en retraite… ? L’autrichien refuse d’abandonner, malgré la mort de son général, une deuxième charge est amorcée…mais écrasée. Et alors qu’ils battent en retraite, il peut le sentir plus fort que ses blessures ; Silésie a été prise, volée, arrachée. Ce manque le lancine comme une brulure que le sourire de son rival empoisonne encore davantage.

Non. Je la reprendrai.

17 mai. La première gifle prussienne, gagnant la bataille et son emprise sur la Silésie, avait été dure à avaler et il se déplaçait dans un silence concentré et pensif aux cotés du Prince Charles Alexandre de Lorraine, l’époux de son impératrice qui allait là où elle ne pouvait point se déplacer. Si il venait à lui arriver malheur, ce serait lui, l’empereur. Pourtant, il tenait absolument à se présence sur le champ de bataille. En cette région de Bohême qu’ils se devaient de reprendre…et Prague avant toute chose, son joyau. L’autrichien était déjà un peu moins étincelant et tiré aux quatre épingles qu’au premier jour. Les cernes sombres sous son visage et ses égratignures le trahissent, alors que les blessures cicatrisées, plus profondes, peuvent encore être cachées sous son uniforme virant plutôt vers le gris. A l’image de son armée qui fatiguait et commençait à ressentir les effets de leur équipement démodé, il commençait à ressentir son âge par rapport à ce freluquet qu’il avait si rapidement sous-estimé et qui l’avait aussi rapidement vaincu cette première fois.

Mais alors que la ville occupée de Chotusitz se profila à l’horizon, devant laquelle ils s’affronteraient de nouveau, il jura que ce serait la première et la dernière fois.
Aux premiers prémices du matin son armée était prête et s’avançait sur le champ de bataille, à portée des canons. Alors qu’ils lançaient l’attaque, la canonnade commençait déjà, violente et virulente, déjà la cavalerie prussienne chargeait déjà dans un nuage de poussière sec et brûlant. Mais ils allaient tenir…tenir…ils arrivaient trop vite, déjà au galop et allaient se casser les dents dans leur impatience. Et pour tous ses défauts, l’armée autrichienne avait une fierté : sa cavalerie. Celle-ci profita du nuage poussière que les prussiens avaient remué pour répliquer, les renvoyer en arrière et les poursuivre. L’autrichien avait de cette poussière chaude d’une matinée déjà trop brûlante dans les cheveux, mais un sourire mauvais aux lèvres. Déjà les blessés geignaient et se traînaient…secourus trop tard par les troupes qui se rabattaient sur eux. Ils se perdaient en échanges et en coups qui se valaient l’un autre. Mais l’autrichien dissimulait un autre sourire, avec un regard vers Chotusitz. Leur infanterie avait pris la ville, sans se faire arrêter par les cavaliers prussiens occupés à compenser leurs pertes. Mais un dernier baston tenait contre les armées et bientôt, par impatience, son infanterie avait jugé bon de les fumer hors de leur trou alors que les flammes crépitaient et une fumée noire agitaient la ville. Il sentait ce feu comme une brûlure glaciale contre sa peau, dans son for intérieur. Mais il savait que c’était pour le mieux. Ils avaient dispersé les prussiens et il ne leur manquait que le coup de grâce. C’était un mal nécessaire.

Il voyait le flanc droit de sa cavalerie avancer victorieuse, piégeait celle de Prusse. Ils avançaient, avançaient mais…que… ? Pourquoi ils se détachaient de…qu’est-ce qu’il y avait là-bas……oh. Autriche passa une main fatiguée et exaspérée sur son visage. Oh.

Mais qu’est-ce qu’ils fabriquent ?! Etait-ce l’heure et l’endroit pour piller le camp des prussiens ?! Il aurait pu hurler de frustration si il n’avait pas un semblant de bienséance même en plein combat. Ces incapables stagnaient au camp et laissaient l’infanterie centrale seule face à l’ennemi ! Pas le choix…il fallait attaquer quand même…mais…

Qu’est-ce que c’est que ça ?! Leurs armes…leurs tirs…c’est trop, c’est trop puissant, ils ne vont jamais… ! Il voyait le centre tombait sous les coups de feu méthodiques, quasi mécaniques, et alors que Charles hurlait des ordres, de ramener le flanc droit, les ravages de l’incendie n’avaient pas uniquement suffi à mettre les prussiens en péril : eux aussi en souffraient les conséquences ; entre la fumée, le bruit et les débris, impossible de se coordiner et rapidement, l’infanterie autrichienne fuyait Chotusitz alors que les joues de l’autrichien brûlait de honte et de rage.


Pour la première fois il avait le sentiment que ce siècle le dépassait et que Prusse en était le messager violent et déterminé.



Mais il n’allait jamais lui laisser quoi que ce soit - plutôt mourir. Et ce, encore et encore, autant qu’il le fallait alors que ses camarades tombaient autour de lui. Ils avaient encore la cavalerie alors que l’infanterie se repliait – du moins ce qu’il en restait. Et alors qu’ils fondaient sur la cavalerie il sentait son cœur résonner des rythmes violents et primaux de la victoire. Ils allaient avoir le dessus! Mais il tournait la tête. Quelque chose n’allait pas. Et il le vit tout de suite…le piège dans lequel il s’était fait mener.

Les vingt-trois battalions d’infanterie prussienne attaquant comme un seul homme le flanc gauche de son armée, abandonnée par sa cavalerie. Et les coups de canons qui, encore une fois, sonnaient le glas sur leur victoire. A travers le bruit des mousquets et des coups, il pouvait entendre l’ordre de battre en retraite, fuir avant de perdre du terrain et se faire repousser trop loin. C’était à la cavalerie de maintenir celle de Prusse à distance afin de permettre leur fuite, vers midi…une fuite tellement hâtive qu’ils abandonneraient certains de leurs canons.
Il leur avait fallu seulement quelques heures pour les écraser…encore une fois. Malgré leurs pertes et leurs captures égales…sa défaite était indéniable. Et tombé de cheval, sanglant et hagard, le bras momentanément déchiré par quelques coups de feu bien placés – peut-être, qui sait, par ce diable de Prusse en personne, il était à genoux dans l’ampleur des dégâts du champ de bataille, l’ampleur de leurs morts…sur leur terre, de terres lointaines s’étendant à l’autre bout de l’Empire…
…pas si loin qu’il ne l’envisageait dans son esprit.

Avant, son Empire n’étendait plus loin que l’œil ne puisse voir, plus loin encore.
Mais de nos jours il rétrécissait, faiblissait, le poids de cet héritage se refermant sur lui comme un étau. Et dans le ciel pâle de Bohême, aucune silhouette d’aigle contre les nuages ne lui présageait une victoire future. Il murmurait si bas que personne ne pouvait l'entendre, comme une prière:

"Austriae est imperare orbi universo..."

Son destin était de conquérir la terre entière…

Mais comment pouvait-il y croire en cet instant, quand il lui était impossible de reprendre le territoire qui était le sien… ?
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